Critique – Halo, The Master Chief Collection

Il est des jeux que l’on peut considérer comme légendaires, et ça, Halo a obtenu ce statut assez rapidement. En partie grâce à son personnage principal, Master Chief, qui est aussi reconnaissable qu’un Mario, Sonic, ou encore une Lara Croft, et ça, Microsoft en a rapidement eu conscience. Ils ont même nommé l’assistant vocal de Windows Cortana, en hommage à la franchise. Mais est-ce que la série Halo mérite vraiment ce statut de légendaire ? La Master Chief Collection m’a permis de me pencher sur cette question subjective épineuse.

Autant le dire d’emblée : la Halo Master Chief Collection regroupe six jeux, dont la qualité varie grandement…

La seule utilisation possible du bouton Crouch

Pour tout jeu, il faut d’abord se pencher sur la jouabilité. Et là, déjà, ça fait un peu mal. Rien n’est plus simpliste que la jouabilité d’un Halo : on se déplace, on saute, on tire. Fin de l’histoire : je pense m’être accroupi 5 fois en l’espace de six jeux, c’est dire les possibilités…

Pour autant, il faut reconnaître que ce doit être ce qui fait l’efficacité de cette recette en multijoueur : le fun doit y être immédiat.

Aussi, l’une des forces de la saga reste que cette simplicité est transcendée lors des phases en véhicule : là aussi, on se prête au jeu de se balader dans la pléthore de véhicules disponibles dans les environnements plus ouverts.

Cependant, ce gameplay reste très léger, et pâtit de la comparaison avec d’autres contemporains. Quand on pense à la richesse du gameplay des Metal Gear Solid (sortis en 2000 et 2001), de GTA III (sorti la même année), ou même de Half-Life premier du nom, sorti 3 ans plus tôt.

Aussi, il faut se pencher sur les autres aspects qui font un bon jeu vidéo : le level-design, l’histoire, l’OST. Et là, il y a à boire et à manger dans la saga.

Merci à Steve Vai pour sa relecture épique d’un thème légendaire.

Excepté concernant l’OST, qui reste l’une des plus reconnaissables et des plus réussies de l’histoire du jeu vidéo. Clairement, s’il y a une chose dont la qualité est stable dans cette saga, ce sont les compositions !

Même si au fur et à mesure des jeux, on arrive à imaginer les scènes où les compositions se déclencheront, elles procurent toujours un souffle héroïque à nos actions.

Côté level-design… c’est très variable. Halo 1 est pour ça un mauvais jeu. Les niveaux se ressemblent tous, on se surprend à s’ennuyer en faisant des tâches extrêmement répétitives, et ce avec ce gameplay assez simpliste évoqué juste avant

Dommage, parce que l’histoire est intéressante. Histoire intéressante, qui s’étiole au fur et à mesure des épisodes : on est dans un syndrome Star Wars pour relancer la narration. Luke a détruit l’étoile de la mort dans A New Hope ? Il va devoir en détruire une deuxième dans Le Retour du Jedi. Vous avez compris l’idée. Ce qui peut s’excuser par quelques scènes bien trouvées dans le jeu, et parfois même quelques moments émotionnels ou même plus calmes, où l’on peut cependant vraiment sentir que le destin de la galaxie repose sur nos épaules… Malheureusement, Mass Effect, bien que plus tardivement, aura mieux réussi cet aspect des choses. Il faut cependant pardonner à Halo 1 d’avoir rampé pour qu’Halo 2 et 3 puissent remporter le marathon : toute la recette est sublimée dans ces jeux. L’échelle est plus grande, les enjeux sont plus importants, l’histoire est mieux maîtrisée, le level-design est plus varié. C’est le pic de la saga. Pic qu’elle ne réussira pas à recopier avec Halo Reach ou Halo ODST, qui sont des épisodes oubliables bien que divertissants l’espace de quelques heures. Halo 4, en revanche, bien que beaucoup décrié, est pour moi un retour en forme sympathique, qui me questionne cependant sur la qualité des prochains épisodes sur lesquels je vais me pencher, en dehors de la MCC : Halo 5 Guardians et Halo Infinite.

Pour résumer, Halo est une saga en dents de scie, qui mérite qu’on s’y attarde pour les quelques dizaines d’heures offertes par la MCC, mais dont le statut de légendaire reste à prouver quand on la compare inévitablement à d’autres cadors de l’industrie.

Voici mon classement final : Halo 1 : 10/20 ; Halo 2 : 16/20 ; Halo 3 : 15/20 ; Halo Reach : 12/20; Halo 3 ODST : 11/20; Halo 4 : 15/20.

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Mais est-ce que la série Halo mérite vraiment ce statut de légendaire ? La Master Chief Collection m’a permis de me pencher sur cette question subjective épineuse.